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Musique

Nekfeu : le jour où il s’est imaginé arrêter le rap

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feu dans la légende
© Panamaera

Publié au coeur du si contesté Black Album, « J’aurais dû continuer le rap » de Nekfeu dépeint un rappeur passé à côté de sa vie d’artiste, et plongé dans une routine sans relief.

C’est le genre de texte de Nekfeu qui, après l’immense succès auquel il a été confronté, prend une saveur particulière. « J’aurais dû continuer le rap » fait partie de ces pépites méconnues dissimulées au milieu du Black Album. Ce projet complexe, puisqu’au coeur d’un noeud juridique entre plusieurs entités artistiques, renferme des pistes écartées de la discographie officielle de Nekfeu. L’abstraite tracklist du projet se conclut ainsi sur ce tableau de 4 minutes où le rappeur livre un story-telling saisissant sur une version de lui qui aurait abandonné sa plume.

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Nekfeu : le destin tragique de son alter-ego

Finalement, le morceau est assez tragique. Nekfeu narre une vie composée du triptyque classique de « métro-boulot-dodo ». Il caresse également ses anciens rêves artistiques, dans lesquels il se retrouve avec nostalgie : vinyle ou posters. Le morceau se compose de deux longs couplets, entrecoupés de refrains et d’une outro. Le premier raconte une vie triste, le manque d’argent et statut professionnel fade. Le second révèle des sentiments plus profonds, où le rappeur se détache de ses amis, subit la pression de l’emploi et reconnaît le manque d’amour qu’il voue à sa femme. Dévasté, il finit par se pointer une arme sur la tempe.

C’est un horrible bilan mais j’suis pas sûr d’attendre mon sort
Donc j’m’en sors avec une arme sur la tempe

Le morceau s’achève sur une outro intense où Nekfeu conte poétiquement le décès de son personnage. «Car m’enfoncer dans ce monde désenchanté ça m’a niqué la santé», conclut-il. Une fin dramatique qui cherche à illustrer de manière extrême l’amour qu’il porte au rap et aussi l’acharnement dont lui, comme de nombreux autres artistes, ont fait preuve pour atteindre un niveau de notoriété suffisamment confortable pour vivre de sa passion. La morale souligne sa persévérance, mais également les écueils des artistes amateurs, souvent contraints à sacrifier leur vie professionnelle pour la musique qui, parfois, ne leur rend pas.

Dans la bouche de Nekfeu, ce texte prend une dimension évidemment symbolique : une dizaine d’annéesaprès la création du morceau, il est devenu l’un des artistes les plus puissants de l’industrie musicale contemporaine. Un parcours inspirant qui offre même une seconde lecture au morceau. D’ailleurs, la thématique n’est pas sans rappeler le clip de « Sundance » de Népal, dans lequel Nekfeu interprète une version de lui-même qui serait passé à côté de ses rêves.

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