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On a classé nos dix covers préférées de 2020

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covers 2020

Comme toujours, l’année 2020 a fourni une belle cuvée de covers dans le rap français. On vous présente nos dix pochettes préférées.

Des dessins léchés, des graphismes spectaculaires et des messages puissants : à l’heure où le rap français renouvèle son esthétique, le monde des covers s’élargit au gré de réalisations originales. Derrière les travaux toujours impeccables de Fifou, Koria ou encore Raegular, une génération plus confidentielle, qui place l’esthétisme au plus haut de son échelle artistique, prolonge l’âme de ses opus derrière des oeuvres charismatiques. La pochette, c’est la première caresse d’un album, la première perception de son univers. Plongeons donc parmi les covers qui ont, selon nous, animé cette année 2020.

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10 – Dinos – Stamina,

Après Imany et Taciturne, Dinos a retrouvé Fifou pour imaginer l’artwork de son Stamina,. Garant d’un leitmotiv irrévocable, articulé autour de l’endurance, l’album déploie une conversation entre Dinos et un enfant, des gants de boxe autour des mains. L’artiste le fixe, mais ses paroles sont imperceptibles. Toutefois, même sans son, on parvient à deviner qu’il livre une leçon morale à travers son index posé sur sa tempe. Bourré de références à l’univers sportif, et certainement Rocky, elle frappe également par son protagoniste : un enfant. Comme si, avec ses petits gants, il devait aller livrer le combat le plus périlleux : celui de la vie. Superbe.

9 – Varnish La Piscine – METRONOME POLE DANCE TWIST AMAZONE

Varnish La Piscine est un artiste extravagant. Déjà, avec Le Regard qui tue, le rappeur avait déployé toute son originalité avec une délicieuse leçon vintage. Avec Metronome Pole Dance Twist Amazone, il signe une œuvre complète. Réalisée par @prodjection et @melony.lemon, la cover dévoile un bras sortant d’un vase sur fond jaune, comme si l’artiste se noyait au milieu de ce petit récipient. Ce rectangle s’entoure de flammes rose et noir, elles-mêmes encadrées par le nom de l’album inscrit au bord. Un travail géométrique, minutieux et quelque peu perché. Finalement, un reflet brillant de l’album.

varnish cover metronome

8 – Green Montana – Alaska

Pour son premier album, le nouveau membre du 92i a signé une cover froide et sombre. Réalisé par Romain Garcin, elle reprend l’esthétique déjà abordée auprès de Booba sur le single « Tout gâcher ». Le regarde fixe et angoissant, Green Montana surveille l’objectif. La moitié de son visage cède sa place à un terrifiant squelette. Sans nez et sans bouche, l’artiste semble s’évaporer. Seul un oeil, obscurci au milieu de l’ombre, rappelle un vague soupçon humain. Une légère typographie entoure le portrait de l’artiste, recouvert d’un filtre noir et blanc. Glacial.

green montana cover

7 – Sopico – Épisode 0

La cover d’Épisode 0 laisse confus au premier abord. Le travail de @sempers_ intrigue et déploie de nombreux éléments, de manière abstraite. En tentant de remettre de l’ordre au milieu de cette multitude de détails, on pourrait distinguer une forme humanoïde au centre, avec des jambes et surtout deux yeux hypnotiques. Au milieu, on retrouve une seule touche multicolore dans laquelle un trou noir semble aspirer Sopico et sa guitare.

sopico cover

6 – Freeze Corleone – LMF

Pour LMF, Freeze Corleone apparaît pour la première fois sur la cover de son projet. La photo originelle n’est pas une photographie professionnelle, mais une simple une capture d’écran du clip du morceau “Fentanyl”, sorti le 30 août 2019. Le montage photo a été réalisé par Blakhat. On y distingue des étoiles et des nuages de gaz cosmique, en référence au premier épisode de Star Wars : La Menace Fantôme. Ses yeux, qui permettent de capter au mieux l’émotion d’un cliché, sont invisibles, masqués par une nappe étoilée. On aperçoit uniquement sa silhouette. Un prolongement charismatique de l’univers obscur que Freeze déploie au coeur de son projet.

freeze corleone cover

5 – Jok’air – VIème République

Il a été difficile de faire un choix entre Jok’Chirac et VIe République de Jok’Air. Finalement, on optera pour cette dernière, pour son attachement à l’actualité. Toujours très engagé politiquement, Jok’air invite ici Assa Traoré, militante anti-raciste. Cette cover est lourde de sens car le rappeur s’efface au profit d’Assa Traoré et de son message « Justice pour Adama », ainsi que pour toutes les personnes victimes de violences policières. Le photographe Omizs a parfaitement su capter l’énergie du moment et en a fait une des covers les plus marquantes de l’année.

cover jokair

4 – Alpha Wann – don dada mixtape vol.1

Parfois, il n’y a pas besoin de longues semaines pour capter la force d’une pochette. Dévoilée il y a une poignée d’heures, celle de la don dada mixtape vol. 1 éclate par sa puissance et sa personnalité. Réalisée par le plasticien Raegular, qui signe peut-être sa plus belle oeuvre en carrière, elle met à l’honneur un cavalier sortant des flammes. Équipé d’une veste siglée Don Dada, il ne ressent aucune douleur, comme s’il était dans son élément. Le cheval, d’ailleurs, fait partie intégrante de l’univers d’Alpha Wann : on le retrouvait notamment dans le clip de « Turban », en 2018. La silhouette du cavalier rappelle également celle du logo Ralph Lauren, cher à l’artiste.

cover don dada

3 – MadeInParis – Quel beau jour pour mourir

En plus de revêtir le titre d’un hypothétique James Bond que l’on se plairait à découvrir, Quel beau jour pour mourir fascine par son esthétique. Inspiré des génériques vintage, des années 80, l’artwork, réalisé par MadeInParis lui-même, dégage un charisme brillant. On y remarque l’artiste, chutant dans la bouche entrouverte d’une femme. Derrière lui, un soleil rouge et chaud apparaît en-dessous du titre de l’album en lettres capitales. Celles-ci sont d’ailleurs floutées et permettent de distinguer un intéressant jeu de contraste, puisque seule la bouche féminine semble net : comme si les différents éléments n’étaient pas sur la même valeur de plan. Complexe et géniale.

madeinparis cover

2 – La Fève et Kosei – KOLAF

Réalisée par le peintre Pablo Prada, cette cover montre les deux artistes sur un fond coloré. Représentés de façon assez difformes, La Fève et Kosei semblent sourire dans un effrayant style. Dégageant la noirceur de l’être humain, l’artiste a caricaturé le duo avec une âme à la fois abstraite et inquiétante. Celle couleur bleue, pourtant rassurante en fond, contraste avec ces créatures. Les yeux du personnage de gauche, d’ailleurs, sont envoûtants et terrifiants. Et pourtant, la personnalité de l’oeuvre résume avec une cohérence infinie sa tracklist. Une pépite véritable.

cover kolaf

1 – Laylow – Trinity 

Pour emporter son auditeur dans son ambiance virtuelle et caractéristique, Laylow n’avait pas d’autre choix que de réaliser la cover parfaite. Et l’artiste n’a pas failli : épaulé par Osman Mercan à la réalisation et Maxime Guyon derrière l’objectif, elle est enivrante. On y voit que le bas du visage de Laylow qui baigne dans une lumière verte façon Matrix et des fils électroniques qui encerclent son visage. Seule sa bouche est parfaitement visible : elle semble connectée par l’intermédiaire de filaments, qui sont en fait un grillz conçu pour renforcer l’âme du projet. On vous racontait d’ailleurs son histoire, qui mérite sans aucun doute la première place de ce classement.

laylow cover

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