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On a parlé au psy qui fait trembler le rap : «Le rap n’est pas une thérapie»

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À l’occasion de la deuxième saison de Thérapie, on s’est entretenu avec Fernando De Amorim, le psychothérapeute-star du programme de VICE TV

Après avoir affronté les larmes de Guizmo et les «putes» d’Alkpote, Fernando De Amorim revient pour une deuxième saison à partir du 19 mars. À cette occasion, VICE TV a réuni une programmation soignée auprès du psychothérapeute, de Kalash Criminel à Soso Maness en passant par MC Jean Gab’1. De la manière dont il prépare ses interviews à sa vision du rap, on a pu lui poser quelques questions.

Comment en êtes-vous venu à devenir le psychothérapeute de « Thérapie » ? 

«J’ai tout simplement été contacté par les équipes de VICE TV. J’ai ensuite réalisé des essais et VICE m’a rapidement sélectionné.»

Avez-vous pris part dans le choix de vos « patients » ? Si oui, selon quels critères les avez-vous retenus ? Certains se sont-ils, au contraire, portés volontaires ? 

«Je ne suis pas intervenu dans le processus de sélection des candidats. C’est l’équipe de VICE TV qui a, elle seule, réalisée le casting. Mon rôle consiste à intervenir, dans un second temps, en tant que thérapeute. Je rencontre les candidats lors du tournage.»

Pourquoi avez-vous accepté de jouer le jeu ? Comment le voyez-vous ? N’y avait-il pas la crainte d’un certain « voyeurisme » ? 

«J’ai accepté de jouer le jeu car au-delà du côté divertissant, cette émission permet de sensibiliser les jeunes à la thérapie. Il est important pour moi de contribuer à la sensibilisation sur les troubles psychiques et présenter les solutions existantes comme la psychanalyse.»

 

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@kalash.criminel , @jacquesauberger , @sosomaness , @kitsunekendra et @mc_jean_gab1 . THÉRAPIE. NOUVELLE SAISON. À PARTIR DU 19 MARS. SUR VICE TV

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On peut lire que vous n’êtes pas un grand fan du rap ? Est-ce que le fait, de faire ce programme, vous a fait changer d’avis ? 

«En tant que thérapeute, je garde une certaine distance méthodologique face à mes patients. Je m’attache à leurs récits, aux mots employés.»

Quel travail faites-vous en amont sur les artistes ? Ecoutez-vous leurs musiques ? Regardez-vous des interviews ?

«Je n’ai ni lu d’interviews, ni écouté leur musique avant de les rencontrer pour ne pas être influencé avant nos échanges.»

Qui a été votre patient le plus difficile ? Et au contraire celui qui vous étonné sur sa sincérité ?

«J’ai été touché par l’humanité de chacun des artistes que j’ai rencontrés. J’ai été sensible aux itinéraires de vie, tous différents. J’ai traité chaque invité comme un « compatriote humain ». J’ai cherché – comme dans tous mes entretiens- à trouver le désir profond de la personne en face de moi.»

Selon vous, ces rappeurs ont-ils retiré quelque chose de l’expérience ?

«C’est à eux de répondre !»

Que peut / doit en retirer le spectateur selon vous ?  

«L’objectif de mon travail est de soigner par les mots et d’éviter la médecine qu’on pourrait qualifier de « vétérinaire », fondée uniquement sur les ordonnances de médicaments. Les mots peuvent guérir et je souhaite que les gens le sachent.»

Pour ses interprètes, le rap ne peut-il pas être considéré dans certains cas comme une thérapie tout aussi efficace et plus accessible ? C’est-à-dire s’ouvrir et se livrer au grand public dans leur texte.

«Les mots peuvent effectivement aider à soigner. Mais il me semble, qu’il est plus important, d’être exigeant dans le maniement de sa vie. Ce n’est pas en racontant sa détresse existentielle qu’il est possible de mener la barque de sa vie jusqu’à son terme, jusqu’à bon port.

Le rap n’est pas une thérapie. Le rap peut avoir une fonction cathartique, peut être un métier. Mais en rien, il ne peut substituer la rencontre avec soi-même et la construction de son propre désir.»

Le rappeur Youssoupha dit dans un de ses morceaux « Entourage » : « Si j’avais eu un psy, il aurait eu besoin d’un psy ? » Etes-vous sorti indemne de cette expérience ?

«Absolument. Tout d’abord, je ne suis pas un psy, je suis un psychanalyste. Même si j’insiste, quand je rencontre ces personnes, ce n’est pas dans le cadre d’une psychanalyse, mais dans le cadre d’une rencontre, où j’écoute ces personnes, avec le bagage de quelqu’un qui depuis 40 ans, assure une écoute clinique et qui assure une psychanalyse personnelle.

Le mot psy, c’est un mot fourre-tout. Comme je ne suis pas un psy mais un psychanalyste, je ne me sens pas concerné par sa phrase. Mais pour répondre clairement à votre question, après chaque tournage, je retournai au silence de ma consultation, pour écouter des gens qui viennent parler de leurs souffrances et construire leurs vies à partir de leurs désirs.»

Retrouvez la deuxième saison de Thérapie à partir du 19 mars sur VICE TV. 

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