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Musique

Médine : l’histoire géniale derrière cette punchline pas terrible

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© François Vallée

Dans son titre « La France au rap français », Médine use d’une formulation assez puérile, qu’il a en fait empruntée à un grand nom de la politique française. 

Le nouvel album de Médine, Médine France, est sorti ce vendredi 13 mai. Et comme toujours avec le rappeur havrais, il faut se munir d’une grande concentration pour lire entre ses lignes. Parfois même, les phrases qui semblent être les plus anodines renferment des références pointues.

C’est le cas dans son titre « La France au rap français ». Dans celui-ci, où le rappeur jongle avec les gimmicks de ses confrères, SCH, Freeze Corleone ou encore Naps, il commence son couplet avec deux phrases à la formulation assez puérile.

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«J’leur pisserais même pas dans l’oreille si leur mémoire prenait feu
T’façon quand c’est la France qui pète, c’est l’Afrique qui pue pour eux»

Médine fait référence à Georges Clémenceau

Le morceau débute sur un sample du titre « Aline » de Christophe, dans une certaine forme de douceur inspirée des années 1960. Médine brise la glace directement avec une première phrase volontairement grossière où il explique qu’il n’éteindra aucune braise qui brûlerait « leur » mémoire, probablement celle de ses détracteurs.

S’ensuit ainsi une phrase à la poésie particulière, où il précise que lorsque la France «pète», c’est l’Afrique qui «pue». On comprend le sens de la formule : où l’Afrique sert, selon l’artiste, de bouc-émissaire pour maquiller les erreurs de l’État français.

Aussi : Médine évoque sa frustration de n’avoir jamais été disque d’or

Et bien, cette seconde phrase semble étroitement liée à la première, puisqu’elle renferme une référence directement tirée de la « mémoire » qu’il évoque. Car en effet, Médine a emprunté sa formulation à l’homme politique Georges Clémenceau qui disait de son fidèle collaborateur Georges Mandel, si dévoué et essentiel : «Quand je pète, c’est lui qui pue».

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La phrase prend alors un sens plus profond, puisqu’elle se rattache désormais à une valeur à la fois affective et nécessaire. De l’Histoire, du contre-pied et de la poésie bien placée : du grand Médine. Aussi : Médine cite les deux artistes qui l’ont le plus impressionné en studio

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