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Musique

PLK : ce qu’on a aimé ou non dans « ENNA »

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plk woodstower (4)
© Fifou

Quelques jours après la sortie de ENNA, on a tiré une poignée de conclusions hâtives, chargées de dresser un premier bilan de ce deuxième album de PLK, entre prouesses commerciales et audaces artistiques. 

Cinquante-cinq minutes pour se rendre compte du plein potentiel de PLK. Du haut de ses 23 ans, le bad-boy à la teinture blonde platine du Panama Bende a déjà ajouté une septième pièce à sa discographie. Mais exit le gaillard flambeur, au bonnet enfoncé sur la tête dans le clip de « AVÉ » : PLK a définitivement grandi. Le regard toujours aussi ténébreux, le soleil un brin dans les yeux, et entouré de son frère et de sa soeur, il a respiré une grande bouffée d’air pur avant de dévoiler ENNA son deuxième album. Lequel vient prendre la succession de Polak, premier du nom, et de sa mixtape Mental, qui a fait le pont. Un projet long, mais très bien articulé, aux collaborations pertinentes, qui devrait justifier sa progression commerciale, en plus de constater l’immense évolution artistique dont il fait l’objet. Voici ce que l’on a aimé, ou non, dans ENNA, de PLK.

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Pour PLK, la longueur justifie les moyens

Il a eu du mal à faire des choix, selon ses dires. Interrogé par Mehdi Maïzi lors du Code, PLK a précisé avoir enregistré près de 150 maquettes pour la création de ce deuxième opus. Qu’il ne se retrouve, finalement, qu’avec dix-huit morceaux relève presque de l’exploit. Mais dix-huit titres pour parvenir à construire une ossature cohérente, ça reste beaucoup, surtout pour un album. Longue, certes, mais pertinente, la tracklist de ENNA est admirablement bien réfléchie : on traverse les atmosphères dépeintes par l’artiste, sans tomber dans la redondance. La grande chevauchée de huit sons solo au début de l’opus est entrecoupée par le single « C’est mort », qui re-donne du pep’s à l’écoute. Ironiquement, c’est même la fin de l’album qui se veut plus rythmée, avec les arrivées successives de Heuss l’Enfoiré, Rim’K et Hamza, des morceaux plus courts (moins de 3 minutes pour « Calme », « La vie c’est marrant », « Au fond d’ma tête » et « Terrible ») ou conceptuels, comme « 3 en 1 ».

Un projet cohérent, mais quelques regrets

ENNA ne tombe pas non plus dans la playlist bateau, et respecte sa direction artistique. On se balade volontiers au milieu d’univers cohérents qui reflètent les traits de la personnalité de PLK : le bad-boy lover, le petit-fils sensible ou le rappeur teinté d’égo-trip. Seul regret : des promesses autour de la direction artistique qui s’évaporent à la première écoute. Là où il présentait Enzo et Léna, son frère et sa soeur, sur la pochette de l’opus, on a dû mal à percevoir l’introspection engagée par PLK au cours de sa promotion, au-delà du titre « Mamie ». Cette espèce de course-poursuite dans un monde futuriste, qui présentait l’album via son trailer, a complètement disparu du projet. S’il s’avère cohérent et plaisant, ENNA aurait peut-être mérité un peu plus de story-telling, pour réellement immerger au coeur de l’univers personnel de PLK. Jusque-là, l’introspection présentée est restée en surface. En attente d’éventuels clips, qui pourraient prolonger cette direction artistique, qui s’avérait prometteuse.

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© Fifou

Sans faute sur les featurings

Et c’est un 100%. Côté collaborations, PLK a su tirer le meilleur de ses invités pour les fondre admirablement dans sa tracklist. Le couteau-suisse Niska ouvre le bal dès le second morceau, « On sait jamais », dans un cocktail énergique et intense. Heuss l’Enfoiré apporte ensuite sa touche de saxophone dans un « Chandon et Moët » certainement clivant, mais non moins réussi. PLK a laissé libre court à l’univers farfelu de l’auteur de En esprit, venu avec ses bouteilles de champagne pour célébrer un hit en devenir. Rim’K, lui, régule le côté générationnel, et offre même un couplet clin d’oeil à son titre « Pour ceux ». Hamza, positionné sur « Pilote », avant-dernier morceau de l’opus, est certainement le plus pertinent, puisque complètement assimilé à l’ambiance de ENNA. À mi-chemin entre leurs langages artistiques, Hamza et PLK se sont brillamment retrouvés. Un sans-faute, donc, et une belle revanche sur quelques détracteurs qui voyaient difficilement la pertinence de certains noms.

PLK, un statut à honorer

Ainsi, installé dans un rôle difficile à définir, PLK a confirmé toute sa prestance, qu’elle soit artistique ou commerciale. D’abord, en livrant un deuxième projet à la hauteur des espérances qui, plus que densifier sa discographie, prouve sa progression projet après projet : ENNA est plus complet, plus abouti. PLK step-up à peu près dans tout, dans ses différentes approches musicales, dans ses flows et la manière d’articuler son projet. Il hausse ainsi son identité artistique au même titre que son impressionnante rigueur commerciale qui lui permet, en seulement trois jours, de s’offrir près de 20 000 ventes. Désormais, il ne manque plus qu’à PLK de trouver son projet emblématique. Car à ce niveau – il concurrence, en terme de ventes, Rooftop de SCH et Ce monde est cruel de Vald -, PLK a besoin de chercher son classique, la valeur sûre de sa discographie. Si Polak et Mental manquaient encore de maturité pour y prétendre, ENNA en a les capacités nécessaires. Il faudra, désormais, défendre avec malice le projet pour le maintenir au long terme. Un défi de taille, vu le calendrier des sorties du mois de septembre.

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