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Musique

« Rhythm + Flow » en France : à quoi faut-il s’attendre ?

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Netflix a officiellement annoncé l’adaptation française de Rhythm + Flow, son télé-crochet dédié à la scène rap avec SCH, Shay et Niska au casting. Nos espoirs et nos craintes. 

Rhythm + Flow débarque en France. Après son succès outre-Atlantique, porté par les figures de Chance the Rapper, T.I. et Cardi B, le télé-crochet de Netflix, qui fait la part belle à la scène rap, s’attaque à l’hexagone. Une initiative flatteuse, qui montre l’intérêt de la plateforme pour ce monde urbain francophone, et inspirante, puisque cette visibilité devrait ouvrir de nouveaux leviers pour des artistes talentueux. Avec Shay, SCH et Niska, elle déploie également un casting très cohérent, dispersé au coeur de trois cités majeurs de l’actuelle scène rap : Bruxelles, Marseille et Paris. Rhythm + Flow tiendra-t-elle toute ses promesses ? Parlons-en.

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Le rap, cette nouvelle machine à sous

2020 est une année définitivement riche pour le rap français. Quelques mois après Validé, qui exposait sur Canal+, en prime-time, les coulisses florissantes du milieu, voilà que le rap aura désormais le droit à un télé-crochet sur la plus populaire des plateformes streaming. Logique, dirait-on : les hallucinants chiffres de ventes des rappeurs forcent évidemment l’intérêt de grosses productions, et Netflix, qui dispose d’une cible jeune généreusement alimentée par des fans de rap, a cerné le potentiel. Aux États-Unis, Rhythm + Flow a été un succès grandiloquent : malgré le format spécial de l’émission, qui s’exile délibérément des habituelles chaînes de télévision, elle est parvenue à créer l’émoi au rythme de ses publications hebdomadaires.

En France, à l’heure d’un clivage encore douloureux entre le paysage audiovisuel et le rap, tout le monde devrait trouver son compte dans l’opportunité saisie par Netflix. Après avoir envahi le monde de la mode, d’avoir glissé quelques unes de ses stars lors de tournages cinématographiques, il semblait difficile d’imaginer que l’on puisse ignorer encore longtemps l’hypothèse fructueuse d’un télé-crochet. Avant même sa diffusion, Rhythm + Flow semble être un succès, par sa dimension avant-gardiste, et surtout l’immense fan-base qu’elle prétend fédérer. Ces derniers mois encore, tout ce que le rap a touché hors de ses sphères s’est transformé en brillantes réussites : de Validé sur Canal+ à la caméra cachée de Grégory Guillotin sur YouTube. Pas de souci à se faire à ce niveau-là, donc.

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Shay, SCH et Niska : un casting déjà gagnant ?

Le défi a certainement été long et fastidieux pour transposer le très charismatique jury américain en France. Mais à l’heure des constats, et toutes proportions gardées, le rap français n’a franchement pas à rougir de son trio de protagonistes. Les choix de Netflix se révèlent même être très pertinents. Avec Niska, la plateforme s’assure l’un des plus gros vendeur de ces dernières années, disposant d’une aura mainstream incontournable et d’une identité très affirmée. Avec SCH, elle met la main sur un rappeur à la discographie rarement contestée, jouissant d’un succès critique rarissime à ce niveau du rap. Le choix de Shay, enfin, permet, en plus d’apporter de la féminité au casting, de garantir le talent et le charisme de la rappeuse bruxelloise. Laquelle s’appuie sur l’émission pour faire «faire avancer les mentalités et la culture» et faire la part belle aux femmes.

Si l’émission respecte sa consoeur américaine, chaque épisode devrait apporter son lot de guests-stars, que ce soit en jury ou en aides externes. Celles-ci, à en croire le communiqué de Netflix, devraient être éparpillées lors des trois villes mises à l’honneur dans le format : Marseille, Paris et Bruxelles. Pour l’heure, leur rôle est encore opaque, mais s’il s’agit de s’intéresser uniquement à ces trois viviers, Netflix rate peut-être quelque chose. En effet, aux États-Unis, le jury parcourt le sol américain à la rencontre des différentes scènes du pays. Force est de constater qu’en France, la répartition des réserves rap est bien moins équilibrée : les forces se concentrent justement à Marseille, Paris et Bruxelles. Il aurait donc été plus pertinent de faire jaillir des scènes moins visibles mais tout aussi talentueuses. Mais attendons d’en savoir un petit peu plus.

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Au sujet du contenu de l’émission, à voir jusqu’où la version française s’inspirera du modèle américain. Netflix promet déjà freestyles, battles, clip, sessions d’écriture, sous la tutelle des trois membres du jury. En somme, une représentation fidèle de tous les champs d’action du rap, au détour d’une production impeccable. Reste désormais à découvrir quels seront les artistes repérés par le jury et quels parcours ils nous offriront. En tout cas, c’est sûr, après l’évolution exponentielle de Hatik dans Validé, et l’exposition éclatante de JNR dans Le pire stagiaire, le rap francophone s’est trouvé un nouveau levier vers le succès. Reste que, malgré l’exposition de l’émission, il faudra le manier avec aisance. Aux États-Unis, c’est D Smoke qui a remporté la première édition. Après une poussée de visibilité notable suite à l’émission, l’artiste américain, écouté par seulement 800 000 auditeurs Spotify mensuels, a du mal à confirmer sur le long terme.

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