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Musique

On a écouté « Château noir », le premier projet de Kaarism

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kaarism chateau noir

L’idole Twitter Kaarism a sorti, ce vendredi, son premier projet sur les plateformes de streaming. En bons professionnels, on a écouté cet album charnière, porté par une écriture fine et un flow soigné. 

Certains parlent déjà de « classique », d’autres de game-changer, mais seul le temps le confirmera. Ce vendredi, alors que Kaaris a braqué les projecteurs sur son album 2.7.0, l’événement rap de la journée se trouvait ailleurs. Car en parallèle, un certain Kaarism, qui lui ressemble à s’y méprendre, a dévoilé Château noir sur Spotify. Cet artiste absurde concentre depuis plusieurs semaines une effervescence redoutable sur Twitter, où il se forge un nom déjà-culte.

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Depuis « Goulag », Kaarism répond comme un miroir à son alter-ego de Sevran, surfant, extrait après extrait, sur les singles du rappeur. Et ça paye plutôt bien : sur Spotify, Kaarism est écouté 95 000 fois par mois. Au sommet de sa hype, et pour une nouvelle fois répondre à l’auteur d’Or noir, l’artiste a proposé à ses 55 000 followers sur Twitter un premier projet : Château noir. Comme une référence à l’opus avorté par Kaaris, qui lui a préféré 2.7.0. Intrigué, on s’est penché sur la douzaine de minutes qui compose cet album. Et c’était une expérience riche.

Kaarism, une introspection au service de l’art

L’album s’ouvre sur le très introspectif « Goulag 2 ». Seules quelques notes de piano accompagnent la douce mélodie narrée par Kaarism. On y apprend que l’artiste a quitté sa meuf après lui avoir refilé de l’herpès ou qu’il regarde, chez lui, des vidéos de Diablox9 en espérant, un jour, pouvoir l’imiter. Le son, mélancolique, se recouvre de quelques ad-libs bien choisis, comme le cri de Wilhelm, qui vient apporter du cachet à ses propos, ou un léger bruit de pet, qui appuie la fin d’une rime. Cette introduction d’une petite minute ouvre la voie à tout un panorama d’émotions qui découle au fil des huit tracks. La force de Kaarism réside dans sa plume, à la fois sincère et brutale. On est pris d’émotion lors qu’il raconte, par exemple, que sa mère l’a mis à la porte alors qu’il a pris des points FIFA dans « Cocaïne ». On comprend également toute sa souffrance, quand il raconte avoir mis une «patate a un kebabier parce qu’il m’a pas répondu quand j’ai dit « chef ! »» dans « Camp Rock ». C’est terrible.

Ce premier album est un petit bijou : Kaarism ouvre la voie à un rap vrai aux rimes fortes. Il apporte un souffle d’originalité via des thématiques sincères, imaginées au détour d’un story-telling poignant. Derrière cette carapace brutale, qui sert son personnage insaisissable, on découvre entre les murs du Château noir un artiste torturé, au parcours délicat. Bien entouré par Micro-Honte et Garagyst, il parvient à sculpter dès son premier projet un univers cohérent, pilier de sa discographie. Et en attente de ses retombées commerciales, qui le mèneront sans doute jusqu’aux plus hautes sphères du Snep, Kaarism peut se féliciter d’avoir ouvert la voie à une nouvelle branche de rappeurs qui devrait, sous peu, bousculer l’hégémonie actuelle de PNL, Nekfeu ou encore Damso.

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