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Musique

Avec « Skins », XXXTentacion délivre son plus beau testament

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Quelques mois après son tragique décès, XXXTentacion ressuscite à travers Skins son premier projet posthume. Complet et imaginatif, il prolonge un peu plus l’inspiration qu’il verse sur le hip-hop américain.

Lorsqu’on évoque un album posthume, le danger réside toujours dans ce que l’artiste a imaginé, et tout ce qui a été fait après. Pour Skins, la direction artistique a uniquement été inspirée par XXXTentacion, de nombreux collaborateurs l’ont affirmé. Et ça se ressent. Skins noie la douceur et la dramaturgie de 17 dans l’incroyable diversité de ?. Pour son dernier projet, l’artiste expulse définitivement les frontières entre le rap et le reste. Chevauchant des productions asiatique, metal ou saupoudrées de guitares sèches, le rappeur déploie toute sa palette artistique pour accoucher d’un album étrangement cohérent. En fait, la ligne directrice de l’album n’est que la pulsion artistique du génie de X. Les ambiances se succèdent avec fluidité absolue et dévoilent un portrait avant-gardiste d’un rap en constante quête de ce qu’il doit prendre sous son aile ou non.

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Finalement, Skins n’est pas seulement le testament de XXXTentacion, se plaçant dans la suite logique de l’excellent ?. Il est également une source d’inspiration puissante pour le hip-hop qui lui voue un culte légitime. Emporté par une fin tragique, le Floridien est mort en héros romantique. L’empreinte qu’il laisse sur la musique n’est pas encore pleinement perceptible, car la plaie de sa disparition reste encore fraîche. Kanye West, seul invité du projet, acceptant l’art fou de son partenaire, a plongé dans une production métal et hallucinée sans la moindre appréhension. Avec réussite.

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Néanmoins, sur le fond et sur la forme, Skins reste un produit malléable à l’infini pour le rap. Son culte pour les morceaux courts, parfois à l’extrême, avec seulement deux couplets et des refrains puissants, risque d’influencer bien des albums. Sa manière d’incorporer des couleurs pop et des instrumentales parfois trop fortes pour être rappé aussi. Sur « i don’t let go », la voix de X est dévorée par la production, ce qui ne l’empêche pas de laisser couler ses rimes avec soin et délicatesse. L’acceptation de la production comme une musique à part entière sur laquelle il tente d’ajouter sa patte témoigne de l’intelligence artistique de l’artiste.

Avant, sûrement, une vaste appropriation des couplets qu’il a pu laisser dans ses divers studios, éparpillés à droite, à gauche, pour faire fonctionner les machines à billet, Skins reste l’ultime testament imaginé par X. Dernier tome d’une trilogie lunaire qui, en un an et demi, a fasciné le rap.

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