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Avec « Petite fille », Booba n’a plus rien à envier à Renaud

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Avec "Petite fille", Booba n'a plus rien à envier à Renaud

L’auteur de Trône, qui n’a jamais manqué de louanges concernant Renaud et la puissance de ses écrits, a enfin réussi à égaler la plume de celui qu’il idolâtre. 

Mué sous les traits d’un Jack Sparrow, virevoltant à travers les mers pour le bonheur de sa fille, Booba a enfin levé le voile sur le dernier morceau de son Trône, publié un an auparavant. Dans un titre débordant d’émotions, le Duc avait délaissé sa carapace street et forgé à l’acier pour laisser couler une superbe déclaration à sa fille, Luna. Après neuf albums, « Petite fille », sonnait comme la réussite totale d’un artiste conquérant sur tous les secteurs, cette fois-ci à travers la bienveillance d’un père. Plongé dans le regard de sa fille, Booba rappe les mots qu’il a écrit pour elle, sur la mélancolie d’un piano.

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Ce morceau, qui conclut à merveille le neuvième opus de l’artiste, n’est pas sans rappeler un chef d’oeuvre de la musique française, « Mistral Gagnant ». D’ailleurs, les notes de la musiques semblent inspirées de l’instrumentale poignante et classique de Renaud. Ténébreux et déchiré, le chanteur français affiche de nombreuses similitudes avec le rappeur des Hauts-de-Seine. Sa capacité à ouvrir son coeur à travers sa musique, notamment en parlant de sa fille, en est l’une des plus importante. De « Mistral Gagnant » à « Morgane de toi », lorsque Renaud embrasse la mélancolie d’un père évoquant sa fille, l’alchimie fonctionne. Pour Booba, c’est pareil.

Booba, le père avant artiste

Le clip de « Petite fille » est la dernière pierre à l’édifice d’un morceau taillé pour rester dans la discographie du Duc. Artiste tiraillé, tant par les médias que par ses frasques sur les réseaux sociaux, Booba compense son image par une identité paternelle puissante. Évoquant fièrement la piraterie, casquette frappée d’une tête de mort soigneusement enfoncée sur le crâne, Élie Yaffa préfère cette fois-ci une toute autre aventure. Celle du sauvetage de sa fille, un voyage au fin-fond d’une famille qu’il cache derrière un masque de plomb.

Comme Renaud, lui-aussi sous le feu des médias, dévoilant parfois une image égratignée, Booba jongle entre visages dur et sentimental. Et comme son inspiration avant lui, le rappeur semble avoir une capacité impressionnante à manier les productions plus introspectives. Des productions, par ailleurs, qu’il dose avec une extrême prudence, pour rendre un côté mythique à chaque sortie. Dans son dernier album, « Trône » et « Petite fille » enfilent ce costume qui, de toute évidence, lui va si bien. Avant eux, « Comme une étoile » ou « Pitbull » semblaient répondre à ce schéma, bien que la beauté de métaphores ici livre un morceau bien plus immersif.

« Ce morceau est magique, j’adore son écriture visuelle, sa sincérité, c’est le plus beau texte que j’ai jamais lu de ma vie », confiait-il pour Le Monde à propos de « Mistral gagnant ». « Petite fille » marque une étape dans la carrière du Duc qui s’élève, au moins, au rang d’un Renaud qui l’a tant fasciné, jusqu’à rapper sur ses notes de piano sur Ouest Side.

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