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Musique

Orelsan : la sombre et engagée histoire de « La petite marchande de porte-clefs »

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orelsan la petite marchande aux portes-clefs

Étrange ovni au coeur de Le chant des sirènes, « La petite marchande de porte-clefs » de Orelsan narre le destin tragique et calquée sur la vie réelle d’une enfant chinoise.

Ces quelques notes asiatiques, au milieu du futuriste et apocalyptique Le chant des sirènes, ont une saveur particulière. « La petite marchande de porte-clefs » est sans doute l’un des morceaux les plus dénonciateurs de la carrière d’Orelsan. Évidemment, toujours avec cette forme d’insouciance, de naïveté, et une narration imagée qui prolonge l’émotion de l’histoire. Et une histoire finalement assez triste, où l’artiste critique la politique de l’enfant unique en Chine, et également les conditions de travail de certains employés mineurs.

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Orelsan a expliqué à plusieurs reprises que son titre a été composé en deux temps. D’abord, il souhaitait une instrumentale à l’influence asiatique, dont un refrain en chinois. Fait rare : il est lui-même caché derrière la composition du morceau. «J’aime les séries chinoises et japonaises du type les Feux de l’Amour, sourit-il en 2011 à Public. Il y avait une musique qui passait dans une des séries qui m’a donné envie d’écrire un refrain en chinois.» Finalement, sur cette boucle mélodique plutôt chaleureuse, Orelsan va incorporer une thématique plus sombre et engagée.

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Orelsan : «Cette chanson me donne encore plus de remords»

«Je suis tombé sur des reportages à la télé : un sur le kidnapping d’enfants en Chine, un autre sur les ouvriers qui ont construit les infrastructures des JO etc…, explique Orelsan à Mow No Je commençais à faire le lien dans ma tête et à me poser des questions à propos de la politique de l’enfant unique dans certaines campagnes chinoises, qu’est-ce qu’ils font quand ils ont une fille, je me demandais s’il y a encore des enfants qui bossent dans des usines comme il y a vingt ans». Il a alors imaginé un personnage de son âge qu’il pourrait croiser dans la rue, sans qu’il puisse se douter de son background.

« La petite marchande aux porte-clefs » suit en effet l’histoire tragique d’une enfant chinoise vendue par ses parents qui va travailler dans plusieurs établissements avant finalement de fuir son pays, d’atterrir en France et de croiser Orelsan en faisant la manche. Le refrain du morceau, en chinois, est particulièrement lugubre, révèle Genius : «Lorsque je ne peux plus dissimuler les cicatrices. Je me cache dans une pièce vide, derrière les portes closes, et je pleure». 

Trois couplets structurent le morceau, reproduisant les trois périodes de la vie du protagoniste, de son enfance en Chine, à son activité dans les usines, jusqu’à sa vie de sans-papier en France. Le texte, à la fois virulent et poignant, est saupoudré d’une narration assez innocente d’Orelsan. À travers lui, l’artiste souhaitait inculquer une morale : «Je me suis dit, si dans le métro, je connaissais l’histoire des gens qui mendient, j’aurais davantage envie de donner, poursuit-il pour Public. En fait, cette chanson me donne encore plus de remords». 

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